Dois-je porter plaine?
- C’est une décision difficile pour la victime d’un viol. D’une part, il y a le désir de justice, le désir de voir l’agresseur puni et mis dans l’impossibilité de répéter cet acte, d’autre part, une telle démarche signifie, pour elle, une lourde charge psychique.
- Il est recommandé de se faire conseiller afin d’être en mesure de prendre la bonne décision. Avant de déposer une plainte, il est également possible de recourir à une première consultation informative auprès d’un avocat
- Le viol est considéré par la loi comme un délit pénal. Cela signifie qu’une plainte, une fois déposée, ne peut être retirée.
- Une plainte ne doit pas être nécessairement déposée immédiatement après le viol. Le viol n’est prescrit qu’après une période de 20 ans. Cependant, plus la victime attendra, plus l’établissement des preuves deviendra difficile.
Comment se préparer à la consultation médicale et à la préservation des indices et des traces?
- Un examen gynécologique après un viol est indispensable. Il permet de déceler et de soigner les lésions dues au traumatisme et d’apporter les éléments de preuve.
- Vous pouvez vous rendre dans un service hospitalier d’urgence ou bien consulter un médecin de confiance. Pour ne pas détruire les traces et éléments de preuve, ne vous lavez pas avant l’examen.
- Conservez et apportez les vêtements et linges portés au moment du viol ainsi que tout objet souillé (tampon hygiénique, protège-slip etc.). Ils sont importants pour les prélèvements de dépistage.
- Après l’examen médical, vous pouvez encore décider si oui ou non vous porterez plainte. Si l’examen doit servir à apporter des éléments de preuve, le médecin devra vous remettre un certificat constatant les traces visibles du traumatisme.
- Toutes les blessures et lésions, même les plus légères, doivent être mentionnées.
- Une contraception d’urgence, la «pilule du lendemain», doit être prise dans un délai de 48 à 72 heures selon le produit.
Quel est le cheminement de la plainte?
- A l’officier de gendarmerie, qui peut être appelé par téléphone, il suffit de relater rapidement les faits. Un récit détaillé et complet sera fait auprès de la police judiciaire, au service des délits sexuels. Vous pouvez demander à y être entendue par une femme.
- Vous pouvez également être accompagnée par une personne de confiance (amie, médecin, collaboratrice d’un centre de conseil et d’urgence).
- Si la déposition vous fatigue, n’hésitez pas à demander à faire une pause.
- Relisez attentivement la déposition rédigée par l’officier de police et n’acceptez de la signer que si vous la considérez juste à cent pour cent.
Quel est le déroulement de la procédure?
- Pendant l’instruction, il est recommandé d’être accompagnée par un avocat. En cas de viol ou d’abus sexuels vous pouvez obtenir, sur demande, l’assistance d’un avocat ordonnée par le tribunal. L’aide juridictionnelle ou les frais pour constitution de partie civile sont pris en charge par le Trésor Public.
- Vous pouvez recevoir une assistance psychologique pour le processus d’assimilation de l’agression auprès de FETZ Stuttgart, tél.: 0711/2859002.
- Nous pouvons également vous accompagner au tribunal (pour cela informez-nous le plus tôt possible, afin que nous puissions prendre à temps les dispositions nécessaires).
Je suis un(e) proche de la victime. Que puis-je faire pour l’aider?
- Ayez une écoute attentive et compréhensive et donnez du temps à la victime. Ne la bousculez pas de questions. Il est difficile, pour elle, d’évoquer ces faits traumatisants.
- Ecoutez-la sans idées préconçues et surtout, ne rejetez pas sur elle la responsabilité du viol.
- N’engagez pas de démarches judiciaires sans son accord.
- Au moment de l’agression, la femme se sent livrée à l’arbitraire du violeur. Il est donc important de respecter ses propres décisions afin qu’elle ait le sentiment d’avoir de nouveau le contrôle de sa vie.
- Si vous ressentez de la colère, de la détresse ou de l’affliction, cherchez vous-même du soutien. Vous serez alors encore plus apte à aider la victime.